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Contexte du projet

En 2007, la Corporation foncière Pituvik (CFP) a mandaté la firme RSW Inc. (RSW) pour mener une étude de préfaisabilité visant à cibler des sites le long des rivières Inukjuak et Kongut, et d’examiner la possibilité de produire, à partir de sources hydroélectriques, tout ou partie de l’électricité dont a besoin la communauté. Il a été démontré qu’un site sur la rivière Inukjuak, appelé Site I3, pouvait répondre non seulement à l’intégralité de la demande de base anticipée, mais également à une grande partie de la demande en chauffage des 20 prochaines années – d’où la durée du projet. Bien que la longévité d’une installation hydroélectrique soit habituellement de 40 à 50 ans sans qu’elle ait besoin de rénovations majeures, la durée du projet a été retenue comme point de départ aux études en raison de la croissance démographique rapide.

Les résultats de l’étude de préfaisabilité ont été présentés au printemps 2008 à la communauté d’Inukjuak, qui a donné son accord pour passer à la phase suivante, c’est-à-dire la réalisation d’une étude de faisabilité et d’une étude d’impact sur l’environnement (EIE). RSW Inc. a amorcé ces deux études à la fin de 2008.

En parallèle, la CFP a entrepris des démarches pour obtenir le financement des études techniques et de la construction du projet. Une étude portant sur les émissions de gaz a également été menée afin d’évaluer les quantités d’émissions qui seraient éliminées grâce au projet. L’étude a révélé que dès la première année d’exploitation du projet, en ne tenant uniquement compte que de l’énergie hydroélectrique nécessaire à la demande énergétique de base, la réduction de l’empreinte carbone de la communauté serait d’environ 8 000 tonnes d’émissions de CO2, et qu’elle atteindrait 15 000 tonnes après 10 ans.

Des pourparlers ont également eu lieu avec la sous-division des réseaux autonomes d’Hydro-Québec Distribution en vue de conclure un contrat d’achat d’électricité (CAÉ). Comme HQD devra fournir l’énergie requise pour répondre à la demande énergétique de base, des comités techniques ont été mis sur pied pour définir les exigences techniques et réglementaires des installations appelées à remplacer celles actuellement alimentées au diésel. Ces exigences comprennent :

  • Le transport et l’interconnexion;

  • La redondance des équipements;

  • La préparation de la demande d’approbation du CAÉ à être déposée auprès de la Régie de l’énergie du Québec;

  • L’arrêt progressif des génératrices au diésel.

 

Conception technique

Le projet prévoit la construction d’une installation d’une capacité de 8 MW comportant un barrage-évacuateur en béton compacté au rouleau (BCR) d’une hauteur de 15 m avec prise d’eau intégrée et deux conduites forcées de 120 m de long faites de polyéthylène haute densité (PHD) et d’acier menant à deux groupes turbine-alternateur axiaux de type Saxo logés dans une petite centrale électrique. Compte tenu des critères de HQD au chapitre de la redondance, une seule centrale suffit à alimenter en énergie l’intégralité de la demande de base des 20 prochaines années, ce qui rend possible le recours à une centrale de réserve pour produire l’énergie nécessaire au chauffage des bâtiments résidentiels et de l’eau. Cela dit, le recours à une telle centrale de réserve repose sur la conversion en systèmes biénergie des fournaises au mazout actuellement installées dans les bâtiments résidentiels et commerciaux d’Inukjuak.

Quant au reste de l’ouvrage, il consiste en un canal de fuite excavé sur les berges nord de la rivière et servant à restituer les eaux acheminées vers la centrale dans la rivière, et d’une ligne de transport d’électricité de 25 kV longue de 10 km ayant partant de la centrale électrique qui transportera l’énergie produite à la centrale jusqu’au poste de distribution d’Hydro-Québec.

L’étude de faisabilité démontre essentiellement qu’il est possible de construire une installation hydroélectrique près du village d’Inukjuak, et que celle-ci pourrait fournir toute l’énergie de base pour les 20 prochaines années en plus de répondre en grande partie (de 80 % à 50 %) à la demande de chauffage. D’autre part, l’étude montre qu’il n’y a aucune valeur économique à limiter la production électrique de la centrale à la seule demande de base puisque le barrage et les autres composants du projet sont nécessaires pour assurer la redondance et la fiabilité de l’équipement de production. Par conséquent, l’énergie excédentaire doit être vendue pour remplacer les besoins en chauffage, ce qui peut nécessiter de modifier certains aspects réglementaires. Le gouvernement du Québec doit être informé qu’à défaut de modifier la situation existante, il sera très difficile de remplacer l’énergie fossile par de l’énergie renouvelable au Nunavik.

Malgré les coûts de réalisation beaucoup plus substantiels que ceux au sud de la province, le tarif de vente de l’énergie demeure néanmoins concurrentiel si l’on tient compte des coûts d’exploitation actuels des quatre génératrices au diésel et des fournaises au mazout de HQD qui servent à chauffer les bâtiments et l’eau.

Grâce au potentiel inexploité de sa rivière, Inukjuak pourrait fort bien devenir l’une des premières collectivités éloignées du Nord canadien à réduire substantiellement sa dépendance à l’énergie à base d’hydrocarbures en remplaçant cette dernière par de l’énergie renouvelable, réduisant du même coup les émissions de gaz à effet de serre de la communauté.

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